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BIGWEEKEND

YES WEEKEND !

Mais qu'est-ce qui se passe, tous les ans, au Village Corail ? Entre ceux qui crient, chantent et s'enlacent, difficile de penser qu'on travaille ! Et pourtant...

Au Village vacances "Corail" de Saint Paul, les habitués viennent se reposer dans un havre de paix et de tranquillité tout au long de l'année. Cependant, une fois par an, un phénomène étrange s'y produit. Une, ou plutôt "des", métamorphoses s'y opèrent sous les yeux des vacanciers curieux et des passants étonnés. Si vous entendez des cris, des rires, des chants et des claps.. c'est que vous êtes arrivés.

 

Quand on fait de l'impro depuis peu, on connaît surtout son équipe, celle avec laquelle on s'entraîne toutes les semaines. Au mieux, on visualise quelques coachs et une partie du staff... On a l'impression d'appartenir à une famille peu nombreuse, entière et sincère. Une famille ? C'est évident. Entière et sincère ? A n'en pas douter.. mais "peu nombreuse" ?

 

 

En ce samedi matin, et au fur et à mesure qu'arrivent les flots d'improvisateurs au Village, on prend conscience du succès fulgurant de notre discipline, pourtant peu médiatisée. Des vagues de voitures arrivent de partout, remplies d'inconnus devenus amis, de connaissances devenues intimes, de diversités devenues unité.

Les débutants s'étonnent d'une telle organisation. Plus d'une centaine de personnes vont, sans préparation ni concertation, se mettre en mouvement et s'organiser. L'impro est un mélange de discipline et de lâcher prise. Pas étonnant donc que l'ambiance soit aussi douce et bon enfant. Cependant, ne vous étonnez pas si cet immense groupe d'inconnus est capable, en un clappement de mains, de se figer, immobile, à la même seconde. Deux clappements et, en chœur, l'agitation reprend. Quelle étrange sensation d'avoir les mêmes codes, les mêmes habitudes, les mêmes réflexes que de parfaits inconnus. Un langage commun qui permet à tout improvisateur, venu des quatre coins de l'île, de se connaître et de se reconnaître. Un langage universel dont l'échange est l'alphabet et la grammaire l'écoute.

 

 

Le week-end LIR, ce sont des ateliers organisés pour nous désorganiser. Les équipes officielles, habituées à s'entraîner ensemble toute l'année, sont éclatées, mélangées, mixées. C'est ce mélange qui rend l'expérience unique. 1 thème par coach, 1 coach par atelier, 1 atelier par demi-journée. Deux jours de plongée dans un monde sans limites à explorer.

Les petits groupes d'improvisateurs, éparpillés dans de petits coins ombragés, font rire les cocotiers, pleurer les palmiers et danser les peupliers. Par ici on travaille l'écoute, par là-bas les émotions. Certains appellent le mouvement dans l'immobilité, d'autres construisent des récits dans le silence. Les plaisanciers circulent à côté des acteurs, intrigués par les univers parallèles qui apparaissent et disparaissent. Les enfants regardent des astronautes décoller, pendant que les gramounes se méfient des gladiateurs armés. Tout est éphémère, mais tout est sincère. Les émotions comme les relations, les paroles comme les regards. C'est alors, et seulement alors, que le spontané peut dicter l'évidence.

 

 

Travailler l'impro, c'est tomber sous le charme de deux cafards, qui se déclarent leur flamme sur la cuvette d'un WC. C'est se tordre de rire en entendant 3 bouteilles de rhum arrangé s'engueuler pour savoir laquelle est la plus éméchée. L'impro, c'est s'étonner de la banalité, puis, la seconde d'après, prendre le merveilleux pour acquis. Le mot que vous entendrez le plus ? "Oui, et même que.." On reçoit, on accepte et on valorise. Une philosophie de vie à part entière.

Une philosophie d'improvisation tellement acquise que même la soirée y est consacrée ! Car après les ateliers et le dîner partagé dans une grande liesse, c'est l'heure du concours de danse déguisé ! Un spectacle qui vous permettra de voir des zombies twerker, des cuisiniers valser ou des agents secret s'enlacer ! Bien-sûr, les binômes comme les musiques sont improvisés (vous vous en doutiez !). Rapidement, on troquera les projecteurs artificiels contre la lumière de la lune et la piste bétonnée contre la plage ensablée. Au petit matin, l'aube se lèvera sur des paillettes endormies, des sourires assoupis et quelques bulles de savons rêvant de rejoindre les étoiles.

Le dimanche matin, les ateliers sont plus doux. On fait de notre mieux, toujours dans l'écoute même la tête dans la choucroute. On travaille les regards et les connexions, comme si on cherchait à immortaliser tous ces beaux moments partagés. Quand on reprendra la route, en fin de journée, chacun repartira un peu plus léger qu'il n'est arrivé, repensant avec le sourire aux ateliers, aux exercices, aux impros que l'on a réussies et avec plus de plaisir encore à celles que l'on a ratées ! Chacun gardera ses images insolites : de celle d'un cosmonaute perdu entre les étoiles, à celle du monologue de la courgette oubliée, en passant par des fables réinventées et des tragédies grecques fantasmées... Avec dans le cœur l'impatience de venir l'année prochaine pour retrouver les deux cafards, vivants heureux et amoureux, sur une lunette de toilette.

 

 

Merci à toutes celles et ceux qui donnent de leur temps et de leur disponibilité pour aider, chaque année, à la mise en œuvre de cet évènement si singulier.

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KOCKEN Jules